Quelle puissance ! Corps sur moi, je m'éloigne. Indécence, sales ses mots m'ont
déchirées ; ma langue saigne. Quelle défense ? J'oublie mes sens, mes
conforte dans mes maux. Et mes yeux se souviennent. Il a ouvert les portes. Le roi
déshonore sa reine. Les cris de nos deux corps... Les jambes sont étendues. Une
absence... Ma vie s'était suspendue. Sa violence lentement m'efface, me saccage et me pose.
L'animal se déchaîne. Mes souvenirs s'en moquent. Je subis l'hôte et sa
haine. Les plis de nos deux corps, morts. J'essaie d'en sortir, de m'aimer, de sourire. Sa joyeuse
tendance acide m'offre des minutes placides. Je me tourne une fois, deux fois : je prend le rythme
qu'il m'octroie. Il enfonce de ses mains ; il permet la chaleur à l'abîme encore
abîmée. Il invoque. Je chuchote sa mort autant que la mienne à l'instant.
Oui... Il me vole. L'amant s'adonne à ses rêves et plus aucune trêve
jusqu'au bonheur ultime de son odeur humide sur ma peau. Puis l'écume de son effort est bue
par ma bouche qu'il entrouvre et qu'il force. Mais l'éphémère te
possède. Tu me rends froide, neutre... morte.